Hommage à une grande dame
Léontine Mondat

Merci à toi d’être la femme que tu es !

 

Andrée Beaumier, Lucille Lemoignan et Ginette Morel
Pour le comité des femmes
10 mars 2011

 

 

Nous sommes heureuses  de souligner en cette occasion de la Journée de la femme, la contribution d’une grande dame très charismatique: Léontine Mondat. Elle est engagée, dévouée, optimiste, et pourtant, elle ne mesure que cinq pieds.

 Si on revient un peu en arrière, on vous dirait que ses parents étaient voisins et Cupidon s’est amusé à lancer une flèche à sa jeune mère de 23 ans , et à son père âgé de 39 ans. Ce fut l’amour fou et les cloches de l’église de Saint-Mathieu-de-Laprairie sonnèrent pour célébrer leur mariage. Ils eurent quatre enfants, un garçon et trois filles.

Léontine est née en 1930 à Saint-Mathieu-de-Laprairie ; elle était la deuxième de la famille.

Son père était cultivateur et tous les membres de la famille participaient à la récolte des légumes. Par exemple, l’été ils ramassaient pas moins de 32 tonnes de petites fèves. Alors vous comprendrez que  le plus grand souhait de Léontine était de ne jamais épouser un cultivateur.

Elle fit son cours élémentaire  dans son village natal puis, pour sa 8e et sa 9e années, elle fut pensionnaire chez les sœurs de la Congrégation Notre-Dame à Laprairie. Toujours pensionnaire, elle compléta ses études à l’école normale Jacques-Cartier.

À dix-sept ans, elle débuta dans l’enseignement à Saint-Jacques- le- Mineur, où ses élèves étaient aussi grands qu’elle. Léontine avait même dans son groupe un garçon doubleur de 14 ans. Il faut dire qu’elle enseignait  tous les niveaux du primaire à 12 élèves, dans une école de rang, pour un salaire minime  de 600$ par année.

À une réunion des commissaires, ces derniers lui ont  voté une augmentation de salaire, ce qui donna 800$  par année à Léontine. Le commissaire chez qui elle logeait ne perdit pas de temps et dès le lundi matin suivant, il augmentait sa pension de 5$ de plus par semaine.

En 1948 et 1949, elle enseigna à Saint-Michel-de-Napierville, les 1re, 2e et 3e années pour un salaire de 900$ par année. En 1950-1951, elle se retrouva sur le rang Lapinière, à Laprairie, ce qui est devenu aujourd’hui Brossard et ce, pour un salaire de 1 100$. Cette année- là, d’ailleurs, 16 de ses 18 élèves avaient comme nom de famille Brossard.

De 1952 à 1956, elle fut à l’emploi de la commission scolaire Jacques-Cartier, comme enseignante d’une 3e année, dans une classe de 46 garçons, pour un salaire de 1 500$ par année.

Elle rencontra alors Lucien Beaulac, son amoureux, au Café Saint-Jacques à Montréal, en assistant à l’émission ‘’ Swing la baquaise dans la boîte à bois’’ animée par Jacques Normand et Pierre Daigneault. Lucien et Léontine se marièrent le 28 juillet 1956. Son mari était technicien en chauffage ; elle avait donc réalisé son souhait de ne pas se marier avec un cultivateur.

En  1957, elle quitta l’enseignement pour donner naissance tout d’abord à son fils Daniel,  puis en 1958 à sa fille Johanne ; en   1960 à son fils Jocelyn et le 16 février 1962,  à sa fille Guylaine. Ce congé dura 7 ans .

En 1964, lorsque sa plus jeune enfant eut 2 ans et demie, elle voulut retournerà l’enseignement. Le directeur de la commission scolaire qui la rencontra, lui fit tout un sermon, lui signifiant qu’une mère de famille devrait rester à la maison. De plus il lui fit part qu’il n’y avait pas de poste disponible.

Léontine ne lâcha pas prise, d’autant plus qu’elle savait qu’il y avait des postes disponibles. Un matin, à 7h45, elle alla frapper à la porte du président des commissaires pour avoir un contrat. Le même jour, elle fut engagée pour travailler à l’école Samuel-de-Champlain où elle demeura pendant 25 ans. Elle prit sa retraite en 1989, après 35 ans de service.

Tout en respectant son rôle de mère et d’enseignante, elle a su donner du temps pour de nombreux bénévolats tout au long de sa vie et elle continue à en faire. On la retrouve donc généreusement comme déléguée syndicale durant 12 ans ; comme membre de l’exécutif de l’AREQ pendant 6 ans, dont 5 en tant que vice-présidente . Elle apporte sa contribution à l’église, pour la dîme et d’autres tâches, pendant 10-12 ans ; à l’hôpital Pierre-Boucher, de 1989 à nos jours ; pour Héma-Québec, de 2007 à nos jours ; à la fondation canadienne du cancer de 1989 à 2008 ; à l’activité de l’emballage de cadeaux pour l’Unicef d’abord, puis maintenant pour le fond des Cultures à partager, de 1989 à nos jours, elle en a été de plus responsable quelques années ; à la préparation d’envois de livres vers certains pays en voie de développement, comme le Cameroun, la Tunisie, Haïti, Djibouti…

Elle a même du temps pour des loisirs : elle s’adonne à la marche, aux quilles, au golf, à des cours de danse,  aux jeux de cartes, de mots croisés et de scrabble, tout en conservant du temps précieux et de qualité pour ses 10 petits-enfants.  Elle a  fait de nombreux voyages et a même visité la Chine.

Le 11 mai 207, Cupidon est venu frapper une deuxième fois à la porte de son cœur : elle a eu un autre coup de foudre.  L’élu tant chéri est Jean-Paul Leblanc, un de nos membres. Il ne faut donc pas vous décourager, mesdames et aussi messieurs, car Cupidon peut frapper fort à tout âge !.

Léontine et Jean-Paul profitent du bon temps en allant au théâtre, en  installant leur roulotte au camping de la baie Missisquoi, soit Venise-en –Québec, et en  divers autres endroits. Longue vie à vous deux.

Léontine, ce fut un honneur et une grande joie pour toutes celles et tous ceux qui t’ont côtoyée tout au long de ta carrière et de ta vie active. Nous  garderons toujours en mémoire l’image d’une femme généreuse et dévouée. À cause de ta vitalité et de ton engagement, tu seras toujours un modèle pour toutes et tous les retraité(e)s.

Merci à toi d’être la femme que tu es !